Michelle Hénault

«C'est une sensation unique, qui n'a rien à voir avec le sentiment d'être seul, car il présuppose une mémoire.  Ici, dans ce paysage entièrement minéral, éclairé par les étoiles comme par des feux, même la mémoire disparaît; il ne reste que votre respiration et les battements de votre coeur.  Un processus de réintégration de soi étrange, qui n'a rien d'agréable, commence en vous, et vous avez le choix de le combattre et tenir à rester la personne que vous avez toujours été, ou bien lui laisser libre cours.  Car personne, après un certain temps au Sahara, n'est plus tout à fait le même.»

[Paul Bowles, «Le baptême de la solitude», Leurs mains sont bleues, Quai Voltaire, 1989 (1963)]

 

 

La série « Le chant de la Loba », est un amalgame de paysages désertiques ou marins, inspirée des derniers voyages. La Loba est un conte mexicain sur l’archétype de la femme sauvage et créatrice qui erre dans les déserts, collectionne les os de loups et redonne la vie à l’animal par son chant.  De mes séjours à l’étranger, je rapporte avec moi des fragments de vie, qui deviennent source d’inspiration.

Le paysage en peinture devient une fuite, une quête, un voyage.